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Einheit in der Vielfalt

A propos du livre « Unité dans la Multiplicité »

Tarab Tulku XI, qui fut à l’origine de la conférence Tendrel – Unité dans la Dualité, souhaitait de puis longtemps organiser une rencontre entre l’ancienne science interne et la science occidentale moderne. Finalement, toutes les conditions se trouvèrent rassemblées : le rapprochement de grandes capacités dans différentes disciplines de la science moderne, l’achèvement de son œuvre en tibétain, dans laquelle la présentation de Tendrel1 ne constitue qu’un chapitre et qui fascina tellement Sa Sainteté le Dalaï Lama qu’il demanda immédiatement à son secrétaire de lui trouver le temps, dans son agenda très chargé, de prendre part à la conférence dans un délai très court, ainsi que la réunion des ressources humaines et financières pour créer une conférence de cette ampleur.

La raison pour laquelle Tarab Tulku XI a créé cette conférence Tendrel – Unité dans la Dualité était tout d’abord pour présenter aux scientifiques modernes certaines des principales universalités de l’ancienne sagesse dont ils n’avaient peut-être pas conscience. D’un côté il sentait qu’il serait intéressant pour les scientifiques occidentaux de prendre conscience d’un certain nombre d’explorations et des résultats parallèles et de l’autre, il voyait que ces deux approches, par leur rencontre, pouvaient profondément s’enrichir l’une l’autre et former une base à partir de laquelle une approche toute nouvelle pourrait s’élever.

Pour rendre possible une véritable rencontre de ces deux parties, Tarab Tulku XI a créé une base commune, au delà des conditionnements culturels et religieux en présentant Tendrel, la nature interreliée de la réalité, dans son interprétation du Tendrel de Nagarjuna et de Tsongkhapa ainsi que par rapport à la nature de Tendrel telle qu’elle est exposée dans Unité dans la Dualité, sachant que toutes les disciplines de la science – ancienne comme moderne – pouvaient s’y relier profondément. C’est ainsi que Tarab Tulku XI a créé une base de communication et d’approfondissement des échanges mutuels et de la compréhension qui, on peut l’espérer, vont aider dans le futur à la mise en œuvre du meilleur de l’ancien et du nouveau monde.

Cependant, il y avait aussi une autre raison pour que Tarab Tulku XI choisisse de développer le sujet de Tendrel. Il voyait que la réalisation de la nature Tendrel de la réalité aurait un grand impact positif sur l’humanité au sens large. Il sentait que si nous comprenions vraiment la nature de Tendrel, cela changerait naturellement notre vision de l’existence, de la réalité et de nous-mêmes et de l’interrelation des trois. Et si cette compréhension venait à être mise en application, nous disposerions du plus puissant des outils pour changer notre façon d’exister.

L’idée de Tarab Tulku XI était de créer une série de conférences sur cette base. La conférence de Munich 2002 était la première et elle devait se concentrer surtout sur la recherche dans la nature de Tendrel par rapport au pôle objet de l’interrelation sujet-objet qui se réfère à l’objet de la recherche des sciences dures, ce qu’on appelle la réalité « extérieure ». La deuxième conférence devait être concentrée sur la nature de Tendrel par rapport au pôle sujet, ce qui se relie à l’objet de la recherche des sciences humaines, notre monde « intérieur ».
Dans la conférence de Munich cependant, il y avait déjà une petite ouverture sur le domaine de la deuxième conférence ainsi que dans les approches psychologiques par rapport à la nature de Tendrel présentées dans deux des exposés. Mais dans la prochaine conférence Unité dans la Dualité qui doit se dérouler à Paris en 2007, la nature de Tendrel du pôle sujet aura la place principale.

Avant la conférence de Munich, Tarab Tulku XI a distribué son exposé sur Unité dans la Dualité – Tendrel aux scientifiques participant. Cet exposé a profondément impressionné et questionné les scientifiques – comme ils l’ont exprimé ensuite chacun à leur façon. Par exemple, le Professeur Hans-Peter Dürr a commencé son discours par ces mots : «  J’ai été très touché par la présentation que Tarab Tulku XI a faite dans son exposé, et par son commentaire, que si nous acceptions vraiment tout ce qu’impliquent la science moderne et l’ancienne sagesse orientale, notre vision des mondes extérieur et intérieur et notre vie de tous les jours changeraient considérablement. Oui, c’est ce dont on a besoin aujourd’hui et c’est pourquoi je suis là. Je suis pleinement en accord avec vous. Nous pouvons débattre de façons légèrement différentes car nous venons d’horizons différents, mais ce qui est passionnant, c’est que nous avons quelque chose en commun. »

Dans un article du journal allemand Die Zeit (Le Temps), la journaliste Birgit Baader a écrit : « Gerhard Fasching, Professeur émérite de l’Université Technique de Vienne a souligné que les différents points de vue ne sont pas contradictoires, mais au contraire complémentaires et qu’ils s’enrichissent l’un l’autre de façon harmonieuse : « Tout ce qui est côte à côte dans la Dualité est unifié dans la racine de l’Unité. J’ai compris là que le Tendrel tibétain, l’ancienne connaissance vécue de la philosophie indo-tibétaine nous donne des instructions à nous, scientifiques occidentaux, sur la manière de structurer les phénomènes déstructurés auxquels nous sommes confrontés en une réalité unifiée et compréhensible. Nous ne pouvons pas saisir la base fondamentale de tout ce qui est, l’unité qui est sous-jacente à tout, avec seulement nos méthodes scientifiques. »

Baader poursuit : « Lors de la conférence, il devint dangereusement clair qu’une transformation de la pensée matérialiste, tellement prédominante en Occident est la condition préalable à la stabilisation des conditions de base dans tous les domaines de la vie. C’est seulement ainsi que les potentiels existants et les ressources dans les domaines de l’économie, de la science, de la technologie et de la société peuvent être pleinement utilisés. Le Docteur en philosophie Tarab Tulku XI, Lama tibétain et Rinpoché, initiateur de la conférence et enseignant de la formation « Unité dans la Dualité » l’a exprimé de la façon suivante : « Regardant le monde avec les yeux de la philosophie tibétaine, dans le dialogue avec les scientifiques présents, les portes de la compréhension et de l’inspiration s’ouvrent à nous que nous pouvons franchir pour pleinement développer notre potentiel dans la vie ! »
L’article se termine sur les mots du XIVème Dalaï Lama : Ce n’est qu’en rencontrant les autres et nous-mêmes avec compassion, ouverture et amour que nous pouvons trouver un bonheur commun qui soit profitable à toute vie sur cette terre. »

Deux fascinantes révélations continuellement déployées tout au long de la conférence. La première se produisit à l’occasion de la profonde réflexion des scientifiques sur les références de base et les facteurs déterminants de leur science particulière. Cette révélation qui se déploie en permanence était spectaculaire pour le public et semblait recréer une fascination profonde et un respect pour la science moderne, conduisant naturellement à la deuxième étonnante révélation : que les scientifiques de toutes les disciplines présentes, sans tenir compte de la partie du monde dont ils viennent, se relient tous à l’ancienne vue Tendrel – Unité dans la Dualité de l’interrelation de tout ce qui existe comme étant un principe de base , avec principalement l’interrelation sujet – objet.

Comme le Docteur Rupert Sheldrake l’exprima dans la discussion finale : « Le plus frappant des diverses discussions que nous avons eues ici est la façon dont nous sommes tous d’accord sur les principes de base d’Unité dans la Dualité : dans la cosmologie, la physique quantique et la biologie, dans le développement de la science lui-même, come l’a expliqué le Professeur Fasching, et même dans la dialectique entre la perspective male-femelle sur le monde. Dans les nombreux aspects dont nous avons parlé, il y eut un accord extraordinaire sur le point de vue Tendrel – Unité dans la Dualité, les paires d’opposés de Nagarjuna que Tarab Tulku XI a si clairement expliquées dans son exposé. »
Avec le Professeur Trinh Xuan Thuan : « Ce qui m’a le plus touché était le thème de l’interdépendance qui se manifestait dans la plupart des discours. »
Le Professeur Jean Bolen continue : « Ce qui m’a le plus impressionnée était la combinaison de la vue des grands phénomènes de l’astrophysique et des plus petites choses – encore l’interconnexion de toute chose ! »
M.A. Marit Rullmann fit cette remarque dans la discussion finale : « Quand j ‘ai reçu le document de Tarab Tulku XI, j’ai pensé : Ceci est incroyable, dans le Bouddhisme ils abordent les mêmes sujets que nous dans la philosophie féministe : l’amour, la compassion, l’interconnexion de tout ce qui est… comment est-il possible que personne ne m’ait jamais dit cela ! »
Dans son discours, le Docteur Candice Pert a déclaré : « « Tout est interconnecté et les parties sont les unes dans les autres – dans la science, nous savons cela depuis 10-15 ans – mais je crois que ces idées sont très anciennes ailleurs… Nous créons toujours nos propres réalités et nous créons toujours nos propres histoires, et lorsque nous rencontrons cette vérité scientifique et la vérité bouddhiste que nous sommes constamment en train de créer nos réalités, quelque chose de merveilleux se produit : la vie ne devient pas seulement plus heureuse, mais plus puissante, puisque nous prenons une sorte de responsabilité de ce qui se passe dans nos vies. »

Le Docteur Candace Pert et le Docteur Rupert Sheldrake touchèrent l’autre interrelation principale de notre existence, mise en évidence par Tarab Tulku XI, l’interrelation et l’unité entre le corps et l’esprit – le « corps-esprit ». Dr Candace Pert : « Le Dr Rupert Sheldrake et moi ne croyons pas à l’ancien point de vue que le cerveau est à l’esprit ce que le rein est à l’urine. L’esprit est produit par la totalité de l’être – le « corps-esprit » – et pas seulement par le cerveau…, donc la conscience est vraiment une propriété de l’ensemble du « corps-esprit ». Ce sont des faits scientifiques. »

Un effet secondaire extrêmement positif de la conférence Tendrel – Unité dans la Dualité fut que les scientifiques ont découvert, pendant la conférence, une base commune dont ils avaient sans doute bien l’intuition avant, mais peu d’expérience directe. La conférence a créé une plateforme commune où les différentes disciplines scientifiques pouvaient se rencontrer, ainsi que le Professeur Hans-Peter Dürr l’a espéré : «  Mes attentes à propos de cette conférence étaient que je me sentais très concerné par la situation actuelle du monde et je me demandais : est-ce que l’aspect de cette conférence est important ? Et j’ai pensé : oui, à l’heure actuelle, le contact entre les différentes disciplines est très important… »
M.A. Marit Rullmann : « J’ai découvert ici une nouvelle réalité : que la science est possible de différentes façons – dans les universités allemandes, la collaboration scientifique intersubjective n’est pas la règle et il y a très peu de possibilités de se rencontrer comme dans cette conférence interdisciplinaire. »
Et Birgit Baader dans Die Zeit : « L’espoir demeure que des conférences et des rencontres telles que Unité dans la Dualité, qui contribuent à une meilleure compréhension interculturelle et interdisciplinaire ne restent pas une exception, mais deviennent une institution établie aussi vite que possible. »

Le public a beaucoup applaudi les scientifiques dans les présentations de leurs vues fascinantes – illuminant les derniers résultats de chaque discipline l’une après l’autre – formant une magnifique «  image » kaléidoscopique de l’univers, du plus petit au plus grand possible. Cependant, à la fin, le public souleva de nombreuses questions telles que : « Pourquoi est-ce que cela prend si longtemps pour que les résultats de la recherche scientifique moderne, brisant les barrières ordinaires, ne soient mis en application dans notre culture pour avoir un véritable impact sur notre façon de vivre ? »
Le Docteur Rupert Sheldrake a clarifié ce point en disant : « Plusieurs personnes m’ont dit qu’elles étaient étonnées de la façon dont les scientifiques s’accordent les uns avec les autres et à quel point le message de la science moderne était magnifique… Cependant, les points de vue que vous avez entendus ici ces jours-ci ne ressemblent pas à ceux qu’on entend dans la plupart des institutions scientifiques. Il y a un long chemin avant que ces découvertes ne pénètrent la science elle-même, et encore plus avant qu’elles ne touchent l’éducation scientifique qui continue toujours d’enseigner un matérialisme figé à 100 millions de jeunes gens de par le monde. Ils apprennent une science de jadis décrite de la plus ancienne manière, à très peu d’exceptions près. Il y a un très long chemin avant que ces découvertes ne pénètrent notre culture. »

Une vision commune – qui paraissait vraie – permit à un flot d’énergie et de sentiment d’interconnexion de circuler parmi les scientifiques et le public, ainsi :
La rencontre de mots qui semblent normalement contradictoires : la rencontre des sciences dures qui constituent la base de notre vision de la réalité et de l’ancienne sagesse liée à la spiritualité.
Comme le Professeur Thuan l’exprimait dans une interview à la journaliste Michaela Doepke : « Il y a une énergie énorme ici. Je crois que nous partageons une vision commune… tous les participants à la conférence cherchaient… un lien entre la science et le Bouddhisme. Trois jours pour examiner la réalité. Oui, et il y a ce champ commun d’énergie qu’on peut sentir dans la pièce. Tout fait qu’il y a une énergie très positive ici, pas uniquement au point de vue mental, intellectuel… on peut vraiment sentir comment le corps et l’esprit forment une unité. »

J’espère qu’avec ce livre, nous serons capables d’apporter toutes les richesses de cette conférence révolutionnaire au lecteur. J’espère aussi que de posséder ce matériel permet de trouver le temps pour une nécessaire réflexion concernant la mise en œuvre de ce qui est devenu si évident lors de la conférence. Espérons aussi qu’un livre comme celui-ci aidera les enseignants des différents instituts d’éducation à pousser au changement des programmes pour permettre aux étudiants d’avoir une compréhension bien plus précoce de ce nouveau paradigme que la science moderne dessine, à la fois en elle-même et par sa rencontre avec l’ancienne science interne. Puisse ce travail favoriser le déploiement de la compréhension, pour le bien de l’humanité, de l’interrelation de l’existence en vue d’une perspective pour le futur plus constructive, responsable et joyeuse.

Remerciements
Au nom de Tarab Tulku XI1, je souhaite adresser mes remerciements tout spécialement à Sa Sainteté le Dalaï Lama pour avoir assisté à la conférence et pour la reconnaissance et le grand soutien qu’il a apportés à la nouvelle façon de présenter l’ « ancienne science de l’esprit et des phénomènes » de Tarab Tulku XI en termes d’Unité dans la Dualité, qui est au delà des limites culturelles et religieuses. L’an dernier, Sa Sainteté a officiellement proclamé qu’il trouvait que Tarab Tulku XI était l’un des plus grands sages du Bouddhisme et, à la très triste occasion de son décès, le Dalaï Lama déclara qu’il était très regrettable pour nous que Tarab Tulku XI nous quitte si tôt, son travail étant de la plus haute importance pour notre époque.
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¹ Tarab Tulku XI est malheureusement décédé trop tôt le 23 septembre 2004.

Remerciements très spéciaux aussi aux scientifiques qui, avec une grande ouverture d’esprit et un grand enthousiasme se sont courageusement employés à présenter les résultats extrêmement intéressants de leurs recherches en réponse à l’appel de Tarab Tulku XI de se retrouver sur le même terrain, ce qui a facilité la rencontre au vrai sens du terme.

Un grand merci aussi à toutes les personnes qui ont si généreusement déployé sentiments, temps et idées et à celles qui ont apporté un soutien financier et un dur travail pour permettre à la Conférence Tendrel – Unité dans la Dualité et au livre Unité dans la Dualité d’exister. Tous font partie de ce grand puzzle nécessaire pour qu’apparaissent ces fascinantes connexions et qu’elles soient connues du grand public.

Permettez-moi de terminer cette préface au nom de nombreuses personnes et d’adresser nos profonds remerciements à feu Tarab Tulku XI pour son génie et son ouverture d’esprit qui lui ont permis de présenter et de conserver pour le futur l’ancienne sagesse enfouie dans le Bouddhisme d’une façon qui la rende disponible à toute personne en dépit des croyances et des cultures en termes d’Unité dans la Dualité – de nombreux livres sont en cours.
Egalement, nous aimerions remercier Tarab Tulku XI profondément pour l’immense générosité avec laquelle il partagea avec nous sa connaissance jusqu’au dernier moment et même au travers de son processus de mort et non moins grands remerciements pour la grâce et l’amour dont il a su nous donner un aperçu par son grand exemple qui, j’en suis sûre, restera pour toujours dans les cœurs de ceux qui ont eu la chance d’être en contact avec cet être si empli de compassion.

Lene Handberg,
Aix-en-Provence, le 14 décembre 2004

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1 Tendrel (Tib. : rTen ‘Brel) signifie en résumé « la nature interreliée des phénomènes », c’est un terme tibétain qui a été le plus souvent traduit par : « la production interdépendante » et qui est un des plus important principes de base de tous les types de Bouddhisme.